Et si le logement de demain devenait évolutif ? C’est en tout cas la direction que semble prendre le secteur de la promotion immobilière, notamment à la suite du vote de la Loi Elan d’un article visant à ne construire, dans les résidences, que 20% de logements accessibles aux personnes handicapées, contre 100% auparavant, le reste des appartements devant être évolutifs.
« La conception des logements évolutif doit permettre la redistribution des volumes pour garantir l’accessibilité ultérieure de l’unité de vie, à l’issue de travaux simples" précise l’article 64 du texte de loi. Les modes de vie ont changé. Les structures familiales évoluent. Les familles monoparentales sont chaque année plus nombreuses tout comme les familles recomposées. De plus, la crise du coronavirus et le développement du télétravail associé à celui du numérique, modifient les rapports entre le domicile et le travail et rend indispensable pour certains professionnels, la possibilité de séparer les espaces au sein de son logement.
Le Centre d’études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) a été missionné en juillet 2020 sur le sujet par le ministère de la Transition écologique et solidaire. L’objectif est de suivre et d’évaluer sur le terrain la prise en compte du logement évolutif dans les différents programmes immobiliers pour vérifier que les professionnels parviennent à s’approprier ce concept. Il est également de les accompagner à travers la diffusion d’innovations conceptuelles et de techniques de construction évolutives.
A terme, une toute nouvelle génération de logements devrait sortir de terre. Ces habitats modulables, permettent par exemple d’ajouter ou supprimer une pièce en toute simplicité, selon ses besoins dans la vie. Les travaux à effectuer doivent être rapides, peu onéreux et faciles à réaliser.
Les promoteurs doivent encore surmonter quelques obstacles comme la question de la rentabilité financière des opérations évolutives ou encore la charge financière pour un particulier qui achèterait ce type de bien immobilier. De plus, la démocratisation de ce type d’habitation demandera, estime la Cerema, de revoir certaines normes administratives, juridiques et fiscales pour faciliter le développement de genre de projet comme l’obligation de notifier l’affectation d’un bâtiment ou encore certaines règles du Code de l’urbanisme.
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